Deux trios slaves, deux œuvres qui expriment la douleur et le désespoir de deux hommes face à la perte d’êtres chers.
Smetana écrit son Trio pour piano, violon et violoncelle après avoir perdu sa fille âgée de quatre ans. Il y exprime avec subtilité tout le spectre du chagrin lié à cette disparition : l’angoisse, la mélancolie et la nostalgie. Grand admirateur de l’œuvre de Liszt, Smetana reçut de ce maître un hommage émouvant après l’interprétation de cette page : Liszt se leva, embrassa le compositeur et le félicita pour sa profonde compréhension de la musique, « confession de l’âme ».
Le Trio n°2 de Chostakovitch évoque quant à lui la lassitude et la cruauté que lui inspirent l’horreur des camps et la perte de proches. Chostakovitch compose cette page alors qu’il est en exil ; par le biais de la musique il retrouve ses racines slaves et utilise également un thème populaire juif pour affirmer son opposition aux régimes fascistes. Au-delà de la douleur et du désespoir, Chostakovitch cherche à exprimer l’expression de la terreur de la mort.
LES ARTISTES
Présentation des œuvres par Alain Fourchotte
PROGRAMME
BEDRICH SMETANA
Trio pour piano, violon et violoncelle en sol mineur, op. 15
DIMITRI CHOSTAKOVITCH
Trio n°2 pour piano et cordes en mi mineur, op. 67
Durée du concert ≃ 1h