Lorsqu’on évoque Mozart, on songe à ses opéras, son Requiem, ses symphonies… à son génie. Mais on pense plus rarement à ses talents d’improvisateur. Et pourtant. De son temps, on venait au concert pour le voir improviser et non entendre des sonates qu’on jouait chez soi. Mais improviser n’est pas un jeu de hasard. On ne peut exceller dans cet art sans une bonne connaissance de l’architecture musicale. Improviser en jazz nécessite les mêmes qualités : inspiration, sens du rythme et de la dramaturgie, maîtrise du temps.
Pour ce jeu de miroirs entre classique et jazz, nous vous proposons deux opus du répertoire classique – le Concerto « Jeunehomme » de Mozart, qui allie à merveille émotion et intellect, et le Concerto pour trompette de Hummel, œuvre virtuose qui fera sa renommée – et deux œuvres jazz signées Baptiste Trotignon.
Lauréat d’une Victoire du jazz dans la catégorie Révélation de l’année, ce dernier ne se cantonne pas uniquement à ce répertoire, comme en témoigne sa nomination en tant que compositeur au Victoire de la musique classique en 2014. Ce concert sera l’occasion de découvrir sa nouvelle création, portée par le trompettiste Romain Leleu, ancien trompette solo de l’Orchestre de Cannes !
PROGRAMME
JOHANN NEPOMUK HUMMEL
Concerto pour trompette et orchestre en mi bémol majeur
WOLFGANG AMADEUS MOZART
Concerto n°9 pour piano et orchestre en mi bémol majeur, « Jeunehomme »
BAPTISTE TROTIGNON
« L’air de rien » pour piano et orchestre
BAPTISTE TROTIGNON
« Move », Concerto pour trompette et orchestre
Création mondiale – Co-commande avec l’Orchestre régional Avignon-Provence, l’Orchestre de Chambre Nouvelle-Aquitaine, l’Orchestre de Pau Pays de Béarn et l’Orchestre de Picardie
Extrait de la note d’intention de Baptiste Trotignon
Comme souvent dans nos métiers de musiciens, c’est une rencontre qui m’amène de nouveau sur ces terres concertantes : celle avec un musicien hors du commun, Romain Leleu, dont l’intelligence et la brillance musicale n’a d’égal que son ouverture d’esprit et sa volonté de décloisonner des chapelles, esprit dans lequel je me reconnais bien sûr. Dans mon parcours de « jazzman » , j’ai grandi et vibré aux sonorités de l’autre trompette, celle de Miles Davis ou Chet Baker pour ne citer qu’eux, plus que de l’histoire européenne de cet instrument au sein du répertoire dit « classique », mais lorsque Romain m’a proposé de réfléchir ensemble à unir nos envies créatrices, l’idée m’a immédiatement séduite et exciteée en imaginant la palette de couleurs possibles, en visualisant aussi la façon dont « ma » compréhension de l’instrument et la sienne peuvent fusionner en une matière nouvelle, à la fois métissée et contemporaine – au sens propre du mot, à savoir « vivant ».
Durée du concert ≃ 1h40