Classica

L´Orchestre Régional de Cannes fait ici des merveilles. () Avec une qualité de timbre(s) assez verte, l’ensemble sonne admirablement clair, incisif, et offre surtout un véritable dépoussiérage, quasi philologique.

Cela nous vaut un op.54 de Schumann juvénile, nerveux, loin des grandes machines ronflantes qui souvent l’affadissent. Dès les premières mesures, impérieuses et sveltes à la fois, Philippe Bender dirige son monde d’une main de maître, charpentant l’œuvre de l’intérieur sans se contenter de ménager un bel écrin au piano. Brigitte Engerer déploie une énergie puissante et toujours supérieurement contrôlée, avec des lignes admirables.

Elle fait chanter chaque phrase du piano avec une tenue remarquable, un contrôle du timbre et de la dynamique simplement exemplaire. Le couplage avec le rarissime Concerto de Clara Schumann n’est pas le moindre intérêt de ce disque: on y découvre une oeuvre qui, malgré d’indéniables faiblesses(phrases convenues, formules plus pianistiques que véritablement musicales), fait écho aux concertos de Chopin, quasi contemporains.

Jean-Jacques Groleau

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