Quand tu aimes, il faut partir…
Une page se tourne : dix ans après ma nomination à l’automne 2016, c’est avec une grande émotion que je vous présente ma dernière saison en tant que directeur musical de l’Orchestre national de Cannes.
Émotion, en pensant à ces merveilleuses années, à l’intensité de mes échanges musicaux avec ses musiciens et au plaisir de travailler avec son équipe mais aussi, je l’avoue, une certaine fierté.
Fierté de quitter un orchestre « en état de marche » auréolé de magnifiques succès tant publics que critiques : éloges de la presse nationale et internationale pour nos concerts, deux Chocs-Classica pour nos enregistrements…
Fierté aussi d’être témoin d’un niveau artistique en constante augmentation. Je me réjouis de l’attractivité croissante que nous avons acquise, comme le montre le niveau exceptionnel des musiciens qui nous ont rejoints au fil de ces dernières années.
Quelle joie également de constater l’excellent accueil réservé à nos diverses initiatives : la création de nouveaux formats de concerts, l’élargissement d’un répertoire que je me suis efforcé de renouveler tout en cherchant à donner une identité unique à cet ensemble, en harmonie avec la vibration de son public et de son contexte historique et géographique – je pense, entre autres, à notre iconique disque Croisette – en évitant l’écueil d’un impersonnel répertoire international standardisé.
Je suis très touché du lien qui s’est construit avec notre public, toujours plus nombreux et fidèle, lien intense, chaleureux et quasi familial.
Cette saison 2025-2026, qui coïncide également avec les 50 ans de l’Orchestre, nous offrira encore de nombreuses occasions de nous retrouver, de partager toutes les émotions de la musique et nous donnera l’occasion de constater encore que l’art et la culture sont des armes absolues contre les clichés, les visions caricaturales du monde, les totalitarismes et les obscurantismes qui nous menacent.
Je suis confiant que vous resterez fidèles à votre Orchestre, qui, avec le soutien de ses partenaires – que je remercie très sincèrement – continuera de jouer ce rôle indispensable pour longtemps.
À très bientôt,
BENJAMIN LEVY